
La plage de « BCEAO » située sur la côte nord de Dakar est d’une beauté esthétique éblouissante. Naguère très attrayante, cette plage ne présage pas des lendemains reluisants du fait de l’avancée de la mer qui grignote de jour en jour cet espace de loisir. Reportage
Située sur le littoral nord de Dakar, la plage dénommée « BCEAO » est en proie à l’avancée de la mer. Cette plage qui tire son appellation de la cité édifiée tout près de la mer pour servir d’habitation aux employés de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), résident au Sénégal, offre une vue panoramique avec une aire bien dégagée avec du sable fin qui rappelle celle de « Beverly Hills » .Cette plage sablonneuse qui s’étend sur presque 500m voire même plus fait le bonheur des riverains et d’autres populations venant d’ailleurs. Pendant les vacances elle accueille non seulement les populations environnantes de Diamalaye, de la cité Djily Mbaye de du village deYoff, de Cambérène mais aussi celles des Parcelles assainies, de la Médina, des Sicap, etc. Avec son décor plaisant, composé de cases appelées généralement « cabanon » d’architectures différentes. Le style varie des genres traditionnels qu’on retrouve dans les villages à celles faites avec une touche de modernité avec des composantes artistiques et des tentes modernes sous l’effigie des entreprises de boisson .
Sur la plage, à 50m de l’eau, les vagues de faibles intensité et qui ont perdu de la vitesse s’échouent sur la berge. Elles déferlent un bruit propre à la mer que la brise marine accompagne avec douceur pour se propager sur la plage et dans les concessions situées non loin de l’océan, faisant ainsi oublier aux occupants la canicule de ce début de l’été.
Il est 17h « l’odeur » de la mer difficile à déterminer, mêlée d’une humidité ambiante s’acharne sur le rivage au grand bonheur des visiteurs. Tout au tour la vie s’anime. Un groupe de gamin joue dans un espace bien aménagé avec des décorations artistiques qui tapent sur l’œil du visiteur, des chaises aux couleurs tropicales, des bancs aux formes de sculptures inhabituelles, du matériel ludique pour les mômes. Dans cet espace du nom de « AREN BI »griffonnée sur une banderole, des enfants sous la vigilance de deux adultes glissent sur un toboggan en toute gaité. Ils crient, s’agitent, explosent de joie quand la glissade est réussie. Juste en face, la mer, timidement et lentement grignote ce bout de terre constituant la plage à l’insu de bon nombre de ses fidèles visiteurs. Ces espaces servent de huttes de prélassement aux touristes et visiteur surtout pendant l’été. Ces espaces de commerce pendant l’été jonchent le long de la plage. Modou, un gérant de l’espace nommée « Malibu » précise que : « c’est la Mairie qui nous a octroyé l’autorisation de jouir de l’exploitation de ces espaces pendant l’été. En revanche elle nous demande une redevance et un entretien permanent ».
L’animation va à crescendo des groupes de jeunes filles défilent avec des habits légers qui annoncent la venue prochaine de l’été, des « Tyson » ou « Yékini » en devenir luttent sur le sable sous les regards et commentaires de leurs amis assis non loin du spectacle. On dirait que nous sommes dans une arène car, presque à chaque coin des jeunes s’adonnent à la lutte. D’autres adolescents jouent au football, plongent dans l’eau pour dès fois repêcher le ballon sans trop se soucier de leur aire de jeu qui s’amenuise chaque jour.
Il est 18h, des vagues aux déferlements ralentis s’échouent lentement sur la plage, le niveau de la mer baisse, la marée basse est entrain de s’installer et laisse percevoir les creux causés dans le sable par l’avancée de la mer sur cette partie du littoral. Des « body buildeur », écouteurs dans les oreilles font tranquillement leur « jogging » en écoutant certainement le morceau « Goana ». A côté des filles s’adonnent au même rituel pour se maintenir en forme et diminuer le taux de cholestérol. Les vieux eux sous leurs tenues de sport favorisent la marche du fait de leurs âges.
Interpellé sur la question Khadim, un autre gérant trouvé entrain de confectionner un objet qui semble retenir toute son attention, rétorque avec le sourire enfantin avec des dents noircies certainement par le tabac « l’avancée de la mer je la constate car je passe le plus gros de mon temps ici et cela m’inquiète, les autorités avaient mis des sacs de sable sur le bord de la plage mais comme vous le voyez cela n’a pas servi à grand-chose ». Toujours sur la plage des visiteurs scrutent, contemplent la mer en cette fin de journée où le soleil aux reflets affaiblis se prépare à « faire dodo ». « Moi je suis venu là pour prendre de l’air et méditer je ne prête pas attention à ce phénomène écologique » renchérit Adama Diallo.
Comme si ces maux ne suffisent pas, les égouts s’y mêlent en déversant des eaux usées sur la plage. Le tuyau de raccordement étant sectionné à hauteur de la berge, baigne l’espace dans une atmosphère nauséabonde et creuse davantage cette partie du fait du volume de déversement.
La plage de « BCEAO » autrefois très prisée des jeunes est en passe de perdre son lustre d’antan du fait des changements climatiques.
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